Durban, 20 novembre 2021 : L’augmentation du nombre de véhicules produits en Afrique nécessite la mise en œuvre de changements politiques et l’accès au financement, a déclaré à Durban, Ebrahim Patel, Ministre du Commerce et de l’Industrie et de la Concurrence d’Afrique du Sud.
Lors d’une discussion sur le secteur automobile à la deuxième Foire commerciale intra-africaine (IATF2021), M. Patel a laissé entendre que certaines politiques constituaient un frein majeur à la réalisation de l’objectif de cinq millions de voitures par an fixé par l’Afrique.
Il a fait valoir que la production actuelle d’un million d’unités par an sur le continent était insuffisante pour un continent aussi grand que l’Afrique ; affirmant qu’entre 20 et 25 nouvelles usines d’assemblage de véhicules pourraient être établies sur le continent africain.
Il a souligné l’importance d’un système logistique adéquat, de capacités d’usinage et d’assemblage de classe mondiale comme éléments essentiels pour atteindre l’objectif des cinq millions de voitures.
Patel a fait remarquer que la plupart des véhicules sur le continent étaient importés d’occasion et que cette situation faisait chuter la demande. Il a cité l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Égypte comme les principaux producteurs africains ; ajoutant que le Nigeria, le Ghana et plusieurs pays d’Afrique de l’Est présentaient un fort potentiel.
Jelani Aliyu, Directeur général de l’Agence nationale de conception et de développement automobile du Nigeria {National Automotive Design and Development agency}, a déclaré que l’arrêt de l’importation de véhicules d’occasion était un défi ; étant donné que le pouvoir d’achat de l’Africain moyen était relativement faible rendant les véhicules d’occasion plus attrayants. Ces voitures sont toutefois préjudiciables au développement de l’industrie automobile sur le continent.
Herbert Krapa, Vice-Ministre du Commerce international du Ghana, a souligné que son pays avait besoin d’une politique nationale globale de développement automobile pour satisfaire les fabricants d’équipements d’origine. Une telle politique est nécessaire pour garantir l’accès à un énorme marché de véhicules. Actuellement, la politique africaine comporte 250 contrôles auxquels il faut se conformer, a-t-il noté ; soulignant que si l’industrie automobile en Afrique chantait d’une seule voix, elle connaîtrait le même succès que celle de l’Inde qui produit actuellement quatre millions de voitures par an. Il a, en outre, indiqué que Volkswagen, Toyota, Isuzu, Hyundai et Nissan avaient tous investi dans des opérations d’assemblage de véhicules au Ghana.
Andrew Kirby, Président-directeur général de Toyota South Africa Motors, a également indiqué que la politique était l’élément de base de l’industrie automobile en Afrique. Il a, par ailleurs, ajouté que beaucoup d’autres éléments étaient nécessaires, y compris le fonctionnement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) afin de créer une échelle.
Il a souligné que le contenu local moyen des véhicules fabriqués en Afrique du Sud était supérieur à 50 % et fait valoir que l’obtention d’un contenu local plus élevé dans l’ensemble de l’Afrique ne serait pas une tâche insurmontable.
Faisant référence à l’introduction récente de la première Corolla Cross Hybrid sortie de la chaîne de production locale, M. Kirby a déclaré que l’un des principaux objectifs du projet était de maximiser le contenu local. « Nous avons localisé 621 pièces avec 56 fournisseurs locaux, dont 16 sont des Noirs. Nous avons intégré cinq nouveaux fournisseurs de niveau 1 et 12 nouveaux fournisseurs de niveau 2/3 ».
Robert Cisek, Président-directeur général de Volkswagen Group South Africa, a révélé que 75 % de la production de l’entreprise était exportée en Europe. À l’en croire, le fait que l’entreprise n’exporte pas en Afrique constitue un réel problème.
Selon M. Cisek, le continent présente un potentiel énorme et si les différentes parties prenantes pouvaient se mettre d’accord sur des questions telles que les règles d’origine, il serait possible de travailler avec les pays qui souhaitent développer des politiques industrielles et créer un secteur automobile.
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À propos de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2021)
Organisée par la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) en collaboration avec l’Union africaine (UA) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la deuxième Foire commerciale intra-africaine (IATF2021) a eu lieu à Durban du 15 au 21 novembre 2021.
L’IATF2021 fournit une plate-forme pour promouvoir le commerce dans le cadre de la ZLECAf. Elle a réuni des acheteurs et des vendeurs continentaux et mondiaux et a permis aux parties prenantes de partager des informations sur le commerce, les investissements et les marchés ainsi que des solutions de financement et de facilitation du commerce conçues pour soutenir le commerce intra-africain et l’intégration économique du continent. En plus d’avoir établi des plateformes d’échange interentreprises et entre entreprises et gouvernements pour les transactions commerciales et les services de conseil, l’IATF2021 a également exploité IATF2021 Virtual, une plateforme interactive en ligne qui reproduit l’événement physique. L’IATF2021 s’est, par ailleurs, concentrée sur l’économie créative de l’Afrique ainsi que sur l’industrie automobile avec des programmes dédiés. Une conférence s’est tenue parallèlement à l’exposition et a mis en vedette des conférenciers et des panélistes de haut niveau qui ont eu à aborder des questions d’actualité relatives au commerce, au financement du commerce, aux paiements, à la facilitation du commerce, aux infrastructures propices au commerce, aux normes commerciales, à l’industrialisation, aux chaînes de valeur régionales et à l’investissement.
La troisième édition de l’IATF est prévue à Abidjan, en Côte d’Ivoire en 2023.
Pour de plus amples informations sur l’IATF2021, veuillez consulter : www.intrafricatradefair.com
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